dimanche 3 avril 2011

Projet de volontariat a Romelia

Je profite de mon seul jour de congé pour venir partager quelques informations toutes fraîches de la suite de mes aventures ! Je suis partie de San José dimanche passé, le 27 mars, un mois exactement aprés mon arrivée ici au CR. Après 5h de trajet avec bus et ferry pour traverser le Golfe de Nicoya, je suis arrivée au petit village de Montezuma, au Sud de la Péninsule de Nicoya. Une personne du projet devait normalement m'attendre à l'office des projets volontaires mais évidemment... personne ne m'y attendais ni personne n'était même au courant de mon arrivée, et le coordinateur des projets est injoignable ! Le Parc Naturel dans lequel j'effectue mon projet se trouve à 45 minutes de marche de Montezuma, mais n'est accessible que par la plage car aucune route n'existe. Evidemment, je n'étais pas au courant de ce petit détail.. Je suis donc venue ici avec ma grande valise à roulettes bien lourde dans laquelle j'avais mis tout ce que je pensais utile pour partir dans cette nouvelle aventure dans la jungle... BEAUCOUP TROP donc ! Cela n'aurais pas été trop s'il y avait eu une route. Mais voilà, le trajet se fait a pied, en traversant 4 plages consécutives de sable et de roches, traversées par des petits ruisseaux qui se jettent dans la mer et jonchées de troncs et branches échouées le long de la plage, le tout sous 45 degrés. Inutile de préciser que la valise, elle ne roule pas sur le sable. C'est donc a bras que j'ai transporté mes affaires jusqu'au projet, à 14h, heure la plus chaude de la journée ! Heureusement, j'ai rencontré a Montezuma un garcon que j'avais connu à l'école d'espagnol a San José, et il a donc pu m'aider dans cette première lourde tâche mais aussi m'indiquer le chemin car je débarquais seule dans un lieu que je ne connaissais absolument pas ! Bref, ce fut très folklorique ! Mais finalement, tout s'est bien terminé. Je redoute juste le moment du retour où je devrai a nouveau porter mon énorme valise mais sans doute seule car l'ami en question a quitté le projet hier et actuellement, je suis la seule volontaire. Une autre fille va peut-être arriver ce soir..








Le travail ici est divers, il y a différentes tâches auxquelles les volontaires prennent part. La première, la plus importante, est le travail dans le "vivero", sorte de couveuse pour protéger et surveiller les oeufs de tortues. Mais avant de détailler le travail du vivero, un petit mot d'explication sur les tortues s'impose.. 

Au Costa Rica, 5 espèces de tortues de mer viennent pondre leurs oeufs. C'est énorme quand on sait qu'il existe 7 espèces différentes de tortues de mer en tout dans le monde. Sur les plages du Sud de Nicoya viennent pondre les tortues Olivâtres de Ridley, en espagnol "Tortuga Lora". La période de ponte pour cette espèce commence vers juillet et termine vers octobre. Cependant, il y a des tortues "hors-saison" qui viennent pondre toute l'années (comme une tortue toutes les 2 ou 3 semaines) mais les oeufs sont alors souvent non fécondés et ne donnent donc naissance a aucun petit. Depuis quelques années ou quelques dizaines d'années, les tortues de mer sont très fort menacées pour différentes raisons :

1) Braconnage : les habitants locaux tuent les turtues pour utiliser leur carapace pour faire des bijoux ou des branches de lunettes, par exemple.

2) Vol et vente des oeufs de tortues qui se dégustent de manière tout à fait illégale (depuis quelques années il existe une loi qui interdit le ramassage et la vente des oeufs, mais comme je le voyais encore sur le marché a San José, ce trafic n'est pas encore terminé !)

3) Les produits chimiques déversés dans la mer tuent les tortues qui les absrbent ou s'enlisent dedans. 

4) Les sac plastiques qui flottent dans les eaux marines ressemblent a des méduses, nourriture privilégiées de certaines espèces de tortues.. en tentant de les ingurgiter, elles s'étouffent ou se coincent la tête dedans.

5) Les élisses des moteurs des bateaux qui longent les côtes où les tortues viennent pondre peuvent briser des pattes ou la tête des tortues.

6) Les filets de pêche sont encore une cause de mort des tortue qui s'y coincent et ne peuvent s'en dégager. 

7) A plus grande échelle, les changements climatiques, combinées au développement du tourisme et de l'urbanisation des plage, contribuent a changer la forme, la composition et la place des plages. Or, il faut savoir que par un instinct venu du fond des âges, les tortues de mer se rendent toujours sur la plage où elles sont nées pour pondre. Mais les plages ne sont plus toutes aussi acceuillantes et propices qu'avant pour profiter a la reproduction des tortues.. 

Bref, de nombreuses causes de menace de cet animal. Il y a donc une sensibilisation grandissante au Costa Rica pour protéger autant que possible ces espèces et pour favoriser l'écolsion du plus possible d'oeufs de tortue. 

La première chose à faire est d'abord le patrouillage, de nuit puisque les tortues viennent pondre seulement la nuit. On arpente les plage sur des kilomètres pour trouver les tortues qui s'y aventurent. Si on trouve une tortue, il faut la marquer avec une sorte de piercing (si elle n'est pas encore marquée), afin de pouvoir étudier ses déplacements et faire des statistiques. Une tortue vient pondre 5 ou 6 fois 100 oeufs, chaque fois a une semaine d'intervalle environ, puis revient l'année suivante pour le même scénario). Le marquage permet d'étudier ses allées et venues et d'anticiper ses visites afin de mieux la protéger. Ensuite il faut voir où elle a pondu ses oeufs. Si le nid est a un endroit menacé (par les animaux ou par la marée), on les détère et on les replace a un meilleur endroit. Pendant la période de ponte, tous les nids sans exception sont ouverts et vidés et tous les oeufs sont transportés dans le vivero afin de prendre le plus de précautions possible. 

Le vivero est une petite place artificielle, reculée et délimitée, que l'on construit manuellement en transportant du sable de la plage et en le filtrant afin qu'il soit impeccablement propre pour accueillir les oeufs. Quand des oeufs y sont déposés (c'est a dire pendant toute la période de ponte), il faut une surveillance permanente, 24h sur 24h pour protéger les nids des prédateurs et surveiller la naissance des petits pour les aider ensuite a rejoindre la mer sans encombres. Le vivero est donc une sorte de couveuse, avec un système de garde permanente, comme en maternité. Pour le moment, le vivero n'est pas encore pret pour la nouvelle saison de ponte, on travail donc dur pour transporter le sable dans des sauts de 5 a 10 kilos et ensuite tout filtrer avec de grands tamis. Sous 40 degré dans un sable brûlant, c'est vraiment pas un travail facile. J'espère que les tortues apprécieront !

Voici donc le travail actuel dans le vivero. Actuellement, on construit aussi une petite cabane de bois pour la surveillance du vivero qui exige une présence constante, par tous les temps. La petite cabane sert donc a protéger tant du soleil que de la pluie. Elle est loin d'être prête !

La deuxième grande partie du travail ici se fait au village de Montezuma. L'association de volontaires travaille tant pour la nature que pour la communauté. Il y a donc un projet de recyclage et de tris des déchêts. Le matin, je fais donc mon sport en me rendant a Montezuma par les plages pendant 45 minutes de marche, pour me rendre à la déchêterie de Montezuma, où la majeure partie du travail consiste à débouchonner des bouteilles, les écraser et les trier dans différents sacs afins qu'ils soient transportés à l'usine de recyclage. Contrairement au travail du vivero, celui-ci est un travail léger et facile, mais sous le soleil tapant (pas d'ombre dans la déchêterie) c'est vraiment épuisant ! Par contre un chouette point, c'est que quand on travail le matin au recyclage, on mange dans un resto de Montezuma sans payer (un resto différent chaque jour). Ca fait plaisir car à Romelia, la nourriture n'est pas toujours excellente.





Les autres tâches sont diverses mais moindres : laver les communs, entretenir les chemins du parcs afin qu'ils restent visibles et praticables, arroser les plantes dans le potager et dans le mini jardin de plantes médicinal...

En général on travail de 8h30 a 11h, de 13h a 14h et de 16h a 18h. Mais les horaires varient en fonction de différents paramètres et il n'y a donc pas de généralité.. Entre chaque tranche de travail, tout le monde passe a  la douche car ici, s'il fait plein soleil, nous on pleut de transpiration toute la journée et avec le sable et le sel qui colle sur tout le corps, c'est pas très agréable ! Le soir c'est un soulagement de se coucher !!

Le décors ici est vraiment paradisiaque, j'ai beaucoup de chance ! Je suis entre la mer a perte de vue et la jungle remplie d'animaux divers. Des singes hurleurs qui nous réveillent a 4h du matin aux iguanes qui se dorent au soleil sur les chemins, entre les oiseaux bleux et les couleuvres vertes, entre les scorpions et les chauves-souris... C'est comme si je vivais dans un zoo où tous les animaux vivent dans la même cage et que j'étais au centre.. Sauf qu'il n'y a pas de cage et que tout est juste naturel ici. Quand on rentre du vivero, a 18h, en marchant 15 minutes par la plage, je me rempli les yeux des couleurs magnifiques du ciel lors du coucher de soleil.. rouge, rose, turquoise.. Avec le bruit des vagues énormes qui s'écrasent contre les rocher juste 15 mètres plus bas.. Un régale de chaque instant !








Pour ce qui est du lieux de logement, je suis logée dans une sorte de gite où vit seulement le staff, les volontaires et la cuisinière. Le staff se compose de Roger et Anne, Roger est super sympa et très cool et compréhensif pour le travail. Anne est plus froide et exige beaucoup beaucoup des volontaires. Par exemple, elle nous a fait levé deux fois dans la semaine a 5h du matin pour bosser deux heures au vivero avant le déjeuner, suivit d'une journée de boulot normale et d'une patrouille de nuit de trois heures, et le lendemain, elle voulait de nouveau que l'on se lève a 5h !! Mais heureusement que Roger est là pour rétablir un peu de raison dans le programme ! :)



 En bas, la pi}ece de vie et en haut, le dortoire des volontaires.
Derrière, le bout qui dépasse un peu, c'est la cuisine.

 Le dortoire des volontaires, dans le toit, totalement ouvert des deux côtés sur l'extérieur.
Ce qui explique la nécessité de la moustiquaire !

 La seule pièce de vie : un hammac, une table et deux bancs, ca nous suffit comme confort. 

Roger qui s'apprête a couper une noix de coco avec sa machète. 
La noix était super bonne ! ;)

Une semaine derrière moi, et une autre qui reste à venir ici a Romelia.

Ensuite je me rendrai pour deux semaine sur l'autre côte du pays, la Côte Caraïbe, pour aider dans un autre projet volontaire, qui s'appelle Quelonios. Sur cette côte, c'est la saison de ponte des tortues (une autre espèce et j'aurai donc l'occasion d'en voir vraiment !) Le projet que je voulais faire au début est finalement annulé car les volontaires ne sont plus autorisés à travailler avec les tortues, mais a Quelonios, plus au Nord, entre Limon et Tortuguero, le projet semble bien et nous travaillons SURTOUT avec les tortues !! 

8 commentaires:

  1. merci pour ces superbes photos et les news :-)
    big bisous
    MF

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  2. ouah le bestiaire^^chouette foto dit moi :D
    c'est toujours un plaisir de lire tes expériences^^ t'a l'air de t'éclater ( malgré la chef nazie et le tri séléctif ^^)
    plein de bizoux de balgique ou il commence a avoir du beau temps ( 25° hier^^)
    biiz ma tite G

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  3. Magnifiques photos Gé, ça a l'air fantastique!

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  4. mais euh c'est un scorpion a côté de tes doigts là :s

    En tout cas, ton aventure à l'air à la fois dépaysante et enrichissante, là je t'envie (même si il y a des scorpions :P)

    gros bisous et à bientôt

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  5. J'attends les nouvelles du Costa Rica comme LE feuilleton de la semaine. Géraldine, tu as du talent! Merci

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  6. Eh bien tu es vraiment dans une aventure intensive au beau milieu de la nature. Confort minimum, conditions de travail difficiles et relations humaines enrichissante, tu as bien raison de te remplir les yeux à chaque instant! Ne t'arrêtes pas car ces images resteront à jamais dans ta petite tête. Il ne te reste plus qu'à remercier Dieu pour la beauté et les richesses de sa Création!! On t'embrasse, petite aventurière :-)

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  7. Géraldine, tu fais de sphotos MAGNIFIQUES, qui font rêver.... et tu écris SUPER BIEN . On voyage avec toi ! Poursuis au mieux cette si belle aventure. Et vive le guidisme qui doit bien préparer à vivre ce genre d'aventures et de conditions de vie... Bisous. Anita

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  8. Bonjour Geraldine,
    Merci pour ces partages intéressants. Mon fils de 17.5 ans veut faire une expérience similaire et je suis à la recherche de lieux de volontariat où le logement et la nourriture sont offerts (ou contribution minime). Pourrais-tu m'aider ? Merci à toi

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